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VIA DEL SALE

  • Photo du rédacteur: Benjamin Schmetz
    Benjamin Schmetz
  • 1 janv.
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : 2 janv.

Ca fait un bail que j'ai envie de vous partager ce que je revendique, et je ne serai pas le seul avocat, comme "la plus belle route gravel d'Europe". La Via Del Sale, la Route de Sel. Perchée sur les hautes cimes du Parc national du Mercantour cette route de crête serpente à 2000 mètres d'altitude entre les frontières françaises et italiennes.


La section qui rejoint le Col de Tende
La section qui rejoint le Col de Tende

C'est à l'histoire que l'on doit cette chance de rouler sur ces graviers situés à cheval entre les Alpes Piémontaises et les sommets du Mercantour, cette zone encore très protégée et la moins densément peuplée de France. Un véritable contraste à proximité de la toute bâtie et toute proche Côte d'Azur.

Construite à l'époque de Charlemagne la Route de Sel était une connexion stratégique entre les ports méditerranéens et les plaines de la province de Cuneo. Si anciennement les intérêts étaient presque autant politiques qu'économiques, le qualificatif Sel vient de l'importance de cette matière première qui était une authentique monnaie d'échange.

Plus tard les intérêts militaires ont vu cette route être parsemées de forts. Ce sont les militaires qui ont préservé ce tracé et jusqu'à la fin de la deuxième guerre mondiale c'était pas trop dans les mœurs d'aller balader la bécane là-haut.


La perspective qui change au fil des kilomètres
La perspective qui change au fil des kilomètres

La Via Del Sale, c'est majestueux. Dieu a fait le monde en sept jours et franchement je sais pas ce qu'il fabriquait le huitième jour mais je serai pas étonné qu'il nous ai façonné ce petit bijou.

La Via del Sale, c'est dur. L'altitude, les pierres, le dénivelé. Il y a beaucoup d'options de traces, la difficulté viendra surtout de votre choix de parcours.

Ouverte du printemps à fin octobre il faut veiller à viser la bonne fenêtre météo. Je suis déjà monté

là-haut avec l'orage au cul et franchement c'était tout sauf agréable.

Depuis que je vis dans le coin je me suis obligé à m'y rendre une fois par an. Le quotidien tend à nous aliéner alors des fois il faut s'avoir s'imposer les choses.


La récompense est juste sans mots. Serpentant les sommets, les yeux basculent de gauche à droite avec tantôt le Mercantour face à la Ligurie tantôt une roche escarpée face à un dévers "pelouse de Golf".

Finalement la difficulté c'est peut-être de trouver le bon compromis entre les arrêts photographiques à chaque vue ébouriffante et cette opportunité de planer au fil des kilomètres au rythme du bruit de la caillasse sous les pneus de 45 millimètres à 2 bars.

Vous connaissez les étoiles de guide Michelin ? Une étoile le restaurant vaut le détour, deux étoiles ça mérite le détour et trois étoiles il vaut le voyage. La Route de Sel, on est sur du deux étoiles bien faites, et ça tape le trois étoiles si la grisaille est votre quotidien.


LA TRACE


Cette longue DFCI sert de jonction entre La brigue et les plus hautes cimes
Une longue DFCI qui fait office de jonction entre La Brigue et les plus hautes cimes

L'option que je choisis est un départ depuis Saint-Dalmas-de-Tende (trace et liens utiles en bas de page) avec une boucle dans le sens anti-horloger. Celui-ci a son importance ça permet de grimper le Pas de Tanarel dans le sens praticable et s'offrir une fin sur le bitume avec la redescente par le hameau de Casterino.

Après quelques kilomètres en faux plat montant, le village de La Brigue marque le début de la section off-road. Une jolie DFCI vous accueille pour une mise en jambes en douceur. Ca grimpe mais on est sur du gravel confort. Les 9,5km à 5% de moyenne auront de quoi vous réchauffer si la brise matinale du bas de la vallée est venue rougir votre visage. Cette longue ascension permet aussi d'attaquer rapidement les choses sérieuses. Le coup d'oeil à gauche et vous distinguez le Mont Bego et la Cime du Gélas.


Faux plat descendant à 2100m d'altitude
Faux plat descendant à 2100m d'altitude

Le passage en toboggan à travers la forêt vous fait reprendre votre souffle avant de se garer au pied du Pas du Tanarel et ses 5,6km à 8,2%. Les chiffres sont loin d'être effrayants mais c'est ici le passage le plus délicat de la journée si vous êtes monté

là-haut fièrement équipé de votre gravel. Vous croiserez beaucoup d'apôtres en VTT et bien pire encore les mêmes en électriques. Ne vous mélangez pas à cette faune non sauvage.


Le Pas de Tanarel ça tabasse ! De la grosse caillasse, il faut "vraiment" s'employer. Ca passe tout juste, au pire il faut mettre le pied à terre à de rares endroits mais rassurez-vous vous ne pousserez pas plus que quelques mètres.

Le sommet vous fait basculer dans une autre dimension.

Sur la crête, pour de bon, avec cinquante grandioses bornes devant vous.


Ravitaillement cinq étoiles au Refugio Don Barbera
Ravitaillement cinq étoiles au Refugio Don Barbera

Quelques refuges permettent de se ravitailler, repérez-les bien en amont de votre parcours mais soyez prévenus il faut arrivez avec les crocs. On est sur du refuge italien et le niveau de service est sublimé. Je ne peux que mentionner le Refugio Don Barbera situé au km49 de ma trace. Entre la Pasta Al Pesto et la Focaccia au goût unique d'huile d'olive et du sel (forcément), il me faudra quelques années pour visiter la carte mais j'y mettrai un point d'honneur à la boucler.


A la sortie du Refugio changement de décors, la trace serpente dans la roche, ça monte et ça descend sans cesse, mixant secteurs à pleines vitesses ou d'autres requérant un brin de pilotage attentif.





La suite, du gravel orgasmique. Je laisse les quelques photos causer pour elles-mêmes. On y devine par la courbe sinueuse à perte de vue en amont ou en aval de notre position cette "Haute Route de Sel" que les anciens franchissaient autrefois pour rejoindre le sommet du Col de Tende. En quelques heures de bécane vous êtes passé du bling bling azuréen à la Montagne avec un grand "M", dans toute sa splendeur. Vous êtes livré à vous même. Méditez une dernière fois sur ce que vous avez à méditer car une fois arrivé au sommet du Col de Tende la magie commence à s'estomper.


Putain. Le seul mot qui me vient à l'esprit quand je regarde ma photo.
Putain. Le seul mot qui me vient à l'esprit quand je regarde ma photo.

Deux options s'offrent à vous, la redescente directe par la route des 46 lacets (à faire!) ou de tirer par Casterino et le barrages EDF des Mesches. J'invite à la deuxième option. Vous n'avez plus qu'à vous laisser bercer par une longue descente sans risque et le paysage se renouvelle à chaque lacet.


95 kilomètres & 2598 mètres de dénivelé. Mais les chiffres n'ont rien à faire ici.


On retient juste l'épopée.


Benja


La Via Del Sale un jour de canicule, j'y ai honoré son nom
La Via Del Sale un jour de canicule, j'y ai honoré son nom

GALERIE BONUS




LIENS UTILES


 
 
 

1 Comment


Maxime Pahaut
Maxime Pahaut
Jan 05

Pourquoi pas... En VTT ;⁠-⁠)

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